Communiqué
Rémunération des psychologues-psychothérapeutes
Adaptation des tarifs provisoires: la balle est dans le camp des cantons
Depuis l’été 2022, les psychologues-psychothérapeutes peuvent exercer leur activité de manière indépendante à la charge de l’assurance de base. Combinée au tarif de travail provisoire fixé par les cantons à cette même période, cette réforme a provoqué une explosion des coûts. Ces derniers s’élèvent à 350 millions de francs, soit une croissance de plus de 30 pour cent. santésuisse attache une grande importance à ce que les patients bénéficient des traitements psychothérapeutiques nécessaires. L’association met toutefois en garde contre une hausse supplémentaire des coûts ainsi que contre le risque d’une pénurie de soins en raison de la situation tarifaire non clarifiée. Il appartient à présent aux cantons d’abaisser les tarifs provisoires de manière appropriée au 1er janvier 2025.
En Suisse, l’offre dans le domaine de la psychothérapie pratiquée par des psychologues est foncièrement bonne, voire très bonne. Ainsi, 9600 psychiatres et psychothérapeutes exercent aujourd’hui dans un cabinet, soit plus que de médecins de famille et de pédiatres (9000). En revanche, la situation tarifaire de la psychothérapie exercée par des psychologues n’est pas clarifiée.
Depuis l’été 2022, les psychothérapeutes sont en effet soumis au nouveau modèle de prescription. Les partenaires tarifaires n’ayant pas réussi à se mettre d’accord sur une rémunération, les cantons ont fixé, sous la pression de la Fédération suisse des psychologues (FSP), un tarif horaire provisoire de 155 francs alors que l’ancien tarif était de 133 francs en moyenne suisse.
L’augmentation du tarif entraîne une hausse massive des coûts
Cette rémunération substantiellement plus élevée que l’ancienne, combinée à l’introduction du modèle de prescription, a entraîné une hausse massive des coûts à la charge de l’assurance de base obligatoire. Depuis l’introduction du nouveau modèle, les coûts supplémentaires s’élèvent à plus de 350 millions de francs. Une grande partie de ce montant est due à l’augmentation des tarifs décidée par les cantons. À titre de comparaison, le Conseil fédéral tablait, lors de l’introduction, sur une augmentation des coûts d’environ 100 millions de francs à moyen terme et de 170 millions de francs à long terme. Actuellement, le coût total annuel des traitements psychologiques ou psychothérapeutiques ambulatoires s’élève à environ 900 millions de francs.
Le risque financier des thérapeutes augmente
Pour tarifsuisse sa, filiale de santésuisse, il est clair que le tarif de travail doit être abaissé de toute urgence. Plus longtemps les tarifs excessifs seront maintenus, plus le risque financier de devoir éventuellement rembourser les assureurs sera élevé. Le tarif de travail fixé en 2022 est limité à deux ans et expire fin 2024. Il appartient maintenant aux autorités cantonales de fixer un tarif provisoire plus bas pour le 1er janvier 2025, afin de garantir un approvisionnement stable à moyen terme. Si elles ne le font pas, des demandes de remboursement élevées pourraient être adressées aux thérapeutes dans un avenir proche. Avec pour conséquence que certains propriétaires de cabinets se retrouveraient dans une situation financière difficile et ne pourraient plus poursuivre leur activité.